Australopithecus bahrelghazali

Abel (c'est son nom de baptème) est découvert en 1995 à Koro Toro (Tchad) par Michel Brunet et son équipe. C'est le premier hominidé découvert à l'ouest du grand rift... et qui écorche la théorie de l'"East Side Story". Abel n'est pas très prolixe concernant ses restes fossiles : jusqu'à présent toute l'espèce est représentée par la partie antérieure d'une mâchoire... Ce qui explique le peu d'information concernant son mode de vie ! Mais les quelques dents retrouvées nous apprennent quand même que c'est un australopithèque : il possède une deuxième prémolaire avec une couronne large et molarisée. Ces éléments permettent malgré tout de le classer parmi les contemporains de l'Autralopithecus afarensis.
Taille : ?  / Poids : ? /  Localisation : Afrique Centrale / Feux : non / outils : non
Australopithecus bahrelghazali (“Australopithèque du Bahr el Ghazal”, dit “Abel”) de la région de Koro Toro (Tchad), décrit par Michel Brunet et al. en 1996. Cet australopithèque vivait voici -3,5 à -3 millions d'années. C'est donc un contemporain, au sens large, de “Lucy”. Il présente des traits anatomiques pour certains très primitifs (il est à ce jour le seul australopithèque à posséder, comme la plupart des gorilles et chimpanzés, trois racines entièrement distinctes à ses prémolaires inférieures et supérieures -Lucy en possédait deux, l'homme actuel une seule-, incisives et canines fortes comme pour les australopithèques) et pour d'autres très dérivés (émail des dents moins épaisse que celle de Lucy, des prémolaires qui ressemblent à des molaires comme chez l'Homme, et surtout la partie antérieure de la mâchoire est réduite et quasi verticale créant une "face mentonnière" -le menton ne date que de quelques dizaines de milliers d'années seulement- alors que les autres australopithèques sont très prognathes).
Contemporains des premiers hommes durant environ deux millions d'années, les australopithèques possèdent tous une morphologie dentaire particulière qui en font des “cousins” des hommes dont ils ne peuvent être considérés comme des ancêtres directs. Avec à la fois des caractères plus primitifs que “Lucy” mais doté d'une face déjà très humaine, “Abel” ne peut être le descendant de celle-ci alors qu'il peut prétendre être l'ancêtre des Homo. Il appartient en effet à un rameau très ancien indépendant des autres australopithèques aujourd'hui connus. Sa morphologie dentaire plus archaïque démontre l'existence probable d'une espèce plus ancienne que quatre millions d'années, ancêtre commun des australopithèques et des premiers hommes (Grimaud-Hervé H. et al., 1998, p. 24).

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