Un exemple de symbiose : une salamandre chlorophyllienne !

 

                  Depuis 120 ans, on connaissait l'association entre l'algue Oophila amblystomatis et la salamandre fouisseuse Ambystoma maculatum.
                  Jusqu'à aujourd'hui, les chercheurs pensaient que la relation entre l'algue et la salamandre était superficielle : on parlait alors d'ectosymbiose. Des études plus poussées ont été récemment réalisées et conduisent à revoir la nature de cette association unique entre un vertébré et une algue, relation beaucoup plus étroite qualifiée maintenant d'endosymbiose.

 

Ambystoma maculatum ou  Salamandre ponctuée, est un vertébré amphibien, qui vit enfouie sous terre et ne sort qu'au printemps pour pondre dans une mare ou sur les bords d'un lac.

 

 

Oophila amblystomatis, est une algue verte unicellulaire qui doit sont nom au fait qu'elle se développe dans les œufs des salamandres ponctuées (Oophila signifie en latin "qui aime les oeufs")

                                 

Une association très étroite entre l'algue et la salamandre :

       Les clichés ci-dessous montrent le développement de la salamandre Ambystoma et la présence de l'algue Oophila :                    

                        

Effet de la présence de l'algue dans l'œuf :

La présence de l'algue chlorophyllienne Oophila dans l'œuf de la Salamandre en modifie les conditions physico-chimiques : les graphiques suivants  traduisent les variations de la quantité de dioxygène (O2) dans l'œuf.

En absence de l'algue chlorophyllienne Oophila, on enregistre aucune variation de la quantité de dioxygène (O2) à l'intérieur des œufs de la Salamandre, quelques soient les conditions d'éclairement.


On rappelle qu'un être vivant chlorophyllien éclairé est capable de réaliser la photosynthèse qui se traduit, sous l'action de la lumière, par les échanges gazeux suivants : consommation du dioxyde de carbone (CO2) et dégagement de dioxygène (O2).

Des bénéfices pour l'algue et pour la salamandre :

                  

  3 lots de 300 œufs de Salamandre présentant l'association avec l'algue Oophila sont placés dans des conditions différentes : le premier lot est élevé  en absence de lumière ; le second avec une alternance de 12 H de lumière et  de 12 H d'obscurité ; le troisième lot est placé dans un environnement avec 24H de lumière par jour.


Si l'embryon est extrait de l'œuf  et qu'il ne reste que la masse gélatineuse, les algues ne se multiplient pas. Les chercheurs pensent que les algues Oophila ont besoin des déchets produits par l'embryon (déchets azotés, CO2...)pour se multitiplier.

 

Une endosymbiose héritable : historique des recherches et actualité

Les chercheurs n'ont jamais pu décrire l'algue Oophila en tant qu'algue vivant librement dans une mare ou un étang. De plus il n'a jamais été possible de mettre en évidence l'acquisition de cette algue par les salamandres à partir de l'environnement.
   L'utilisation du microscope optique n'a jamais révélé la présence d'Oophila dans les oviductes, les oocytes ou les voies génitales mâles de la salamandre. Les cultures d'eau de lavage des oviductes n'ont jamais mis en évidence la présence de ces algues.

    Les derniers travaux effectués par Ryan Kerney et ses collaborateurs de l'université d'Halifax (canada) ont porté sur la recherche de l'ADN ribosomale 18S, spécifique de l'algue Oophila, dans les tissus reproducteurs de la salamandre.
 Chez les 3 salamandres femelles testées, de l'ADNr 18S specifique d'Oophila a été trouvé dans les parties postérieures et antérieures des oviductes et une seule fois dans les ovaires. Chez 3 salamandres mâles testées, de l'ADNr 18S d'Oophila à été repéré une fois dans la partie basse des spermiductes et une fois dans la partie haute de ces canaux.