"... Les
chromosomes du Chimpanzé, du Gorille et de l'Homme ne diffèrent
apparemment que par un très petit nombre de transformations. Il a
fallu sans doute peu de mutations pour provoquer le phénomène
décisif que l'on appelle l'hominisation. (...) Lors de la
gestation d'un petit chimpanzé, des mécanismes de régulation
arrêtent la fabrication de son cerveau lorsque le nombre des
cellules (les neurones) atteint 5 milliards. Quelques mutations
survenues chez l'Homme suffisent pour dérégler ces mécanismes
et poursuivre cette fabrication jusqu'à un effectif au moins dix
fois supérieur..."
Albert Jacquard
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"... La biologie
moléculaire a révélé l'existence de deux catégories de gènes
: les gènes de structure et les gènes de régulation. Cette
découverte a soulevé de nombreuses questions. La vitesse
d'évolution est-elle la même pour ces deux catégories de gènes
? Offrent-ils la même prise à la sélection ? L'une de ces
catégories joue-t-elle un rôle particulièrement important dans
la spéciation ? A ce propos, la comparaison de l'Homme et du
Chimpanzé ne fait apparaître que très peu de différences entre
leurs gènes de structure : l'essentiel de la différence entre
les deux espèces est peut-être dû à des mutations de gènes de
régulation ..."
E. Mayr
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"...La comparaison des
développements embryonnaires de l'Homme et des autres primates
laisse supposer le maintien chez l'Homme adulte d'un certain
nombre de caractères juvéniles (bassin, crâne ...). Des
altérations du programme de développement du primate ancestral,
donc des gènes de régulation, sont vraisemblablement à
l'origine du maintien de ces caractères juvéniles et du recul de
la maturité sexuelle. Les périodes de croissance et
d'apprentissage s'en trouvent allongées. Les innovations
embryologiques et les décalages chronologiques du développement
de la forme ancestrale pourraient donc être à l'origine de la
lignée humaine. Ainsi, de très faibles modifications
génétiques du programme de développement auraient entraîné
des variations morphologiques importantes...."
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