Homo sapiens

Homo Sapiens  archaïque

Les Homo sapiens sont caractérisés par rapport aux Homo erectus par leur crâne plus arrondi, avec une voûte plus élevée, une capacité crânienne plus importante et une gracilisation générale (voûte plus mince, superstructures réduites ou absentes). Certains fossiles, en Afrique orientale, semblent, dès 400 000 ans, constituer des formes de transition entre les Homo erectus et les Homo sapiens. Mais c'est vers 250 000 que l'on rencontre les véritables Homo sapiens archaïques. On ne trouve par contre pas de formes de transition en Afrique du Sud, ce qui semble appuyer l'hypothèse d'une origine est-africaine des Homo sapiens archaïques. Vers un peu moins de 200.000 ans, on les retrouve en Afrique du Nord et au Proche-Orient.
Cependant, pour ce qui est de l'Extrême-Orient, on trouve en Chine et peut-être à Java des formes de transition entre les Homo erectus et les sapiens archaïques, formes qui semblent présenter des caractéristiques les rapprochant des Homo erectus locaux, comme s'ils en étaient les descendants. Ceci repose donc la question de l'origine des Homo sapiens, une espèce ne pouvant apparaître simultanément en plusieurs endroits différents. C'est la raison pour laquelle certains anthropologues pensent que les fossiles interprétés comme des Homo erectus étaient déjà des Homo sapiens et qu'à l'intérieur de cette espèce, qui aurait donc près de 1,5 million d'années, il y a eu un certain nombre de grades évolutifs.
Depuis 120 000 ans Homo sapiens a bien sur évolué : sa capacité crânienne a diminuée... passant de 1 650 cm3 pour les premiers sapiens à 1350 cm3 pour l'homme actuel et contrairement à ce que l'on pourrait penser, il y a 120 milliers d'années cet "ancêtre" était plutôt assez grand...
Constructeur d'outils de plus en plus perfectionnés (souvent des armes),  il s'est aussi lancé dans la création et nous a laissé de nombreuses fresques.
Datation : 160 000 ans à actuellement  / Taille : 1.55 à 1.70 m / Poids : 50 à 70 Kg / Localisation : toutes les régions du monde : Europe, Asie centrale et orientale puis Amériques / Maîtrise du feu : oui / outils : oui (diversifiés et spécialisés) / culture : peintures rupestres et statuettes. 

Les premiers Homo Sapiens en Afrique il y a 160 000 ans !

Trois crânes ont été découverts en 1997 dans la région de l’Afar en Ethiopie, les paléontologues (Tim White, paléoanthropologue à l’université de Berkeley et son équipe)  qui ont dégagés les ossements ont mis 6 ans pour reconstruire le puzzle de 200 morceaux et dater les restes retrouvés (méthode Argon). Cette étude a permis de dater les ossements entre 154 000 et 160 000 années, alors que jusqu'à présent les plus vieux fossiles d'homo sapiens en Afrique n'avaient "que" 100 000 ans !
Mais ce long travail en valait la peine : ces recherches prouvent l’existence de l’Homo sapiens en Afrique à une époque reculée. Ces restes fossiles renforcent donc les partisans de la théorie « Out of Africa » selon laquelle les ancêtres de l’homme moderne sont issue d’Afrique (La piste Africaine).
Par opposition, la théorie du régionalisme (les homo sapiens vivaient dans des régions différentes) n'est pas argumentée par cette découverte.
Les nouveaux fossiles ont été identifiés comme une sous-espèce d'Homo sapiens et nommés Homo sapiens idaltu. Les 3 crânes ( 2 adultes et un enfant ) portent des traces d’entailles évoquant des pratiques mortuaires (ou du cannibalisme ?)

Homo Sapiens  moderne

C'est vers l'Homo sapiens archaïque qu'il faut chercher l'origine de l'homme moderne, Homo sapiens sapiens. Si les caractères morphologiques modernes se mettent progressivement en place il y a environ 150 à 200.000 ans, c'est vers 100.000 ans que l'on trouve dans toute la moitié sud de l'Afrique des populations de morphologie moderne.
Au Proche-Orient, on peut avancer une date similaire , pour une population qui inhumait ses morts et présentait des caractéristiques proches de celles de l'Homme de Cro-Magnon (près de 60.000 ans avant l'apparition de celui- ci).
En Asie, les premiers hommes modernes ne datent que d'environ 60.000 ans, et les caractéristiques mongoloïdes qu'ils présentent, conduisent à penser que les grandes subdivisions actuelles de l'humanité pourraient dater de cette époque (subdivisions qui, il faut le noter, ne peuvent en aucun cas être considérés comme des races humaines distinctes... !).
En Europe, le premier homme moderne est Cro-Magnon et n'y est arrivé qu'il y a 40.000 ans environ. La découverte de l'origine de l'homme moderne constitue l'une des questions les plus débattues de la paléontologie humaine.
Faut-il évoquer une origine unique et africaine (Afrique sub-saharienne) ? C'est l'hypothèse de "l'Arche de Noé" ou "spéciation / remplacement", qui veut qu'alors que l'Homo sapiens archaïque avait déjà colonisé l'ensemble de l'Ancien Monde, il aurait donné naissance à l'homme moderne, en Afrique uniquement, celui-ci ayant ensuite recolonisé tout l'Ancien Monde, remplaçant les populations locales. Certaines données sur l'ADN, ainsi que la bonne succession des fossiles découverts en Afrique depuis l'Homo erectus jusqu'à l'homme moderne, semblent aller dans le sens de cette hypothèse.  Il faut alors envisager qu'une population venue d'Afrique ait pu tout coloniser et remplacer toutes les populations locales...
La seconde hypothèse, est celle d'une apparition multi-régionale, à la fois en Asie et en Afrique, théorie dite du "candélabre", envisageable au sein d'une espèce. La persistance de certains caractères régionaux sur plusieurs centaines de milliers d'années semble aller dans le sens d'une telle continuité génétique locale. Par ailleurs, il faut noter que pour certains l'origine multi-régionale serait même à invoquer dès l'Homo erectus, qui partout aurait évolué pour donner les populations d'hommes modernes. Mais dans ce cas, une espèce ne pouvant donner la même espèce en plusieurs endroits, il faut considérer que l'Homo erectus et l'Homo sapiens ne sont qu'une seule et même espèce.
Enfin, on peut envisager une hypothèse intermédiaire, l'évolution réticulée ou "hybridation / remplacement" avec une continuité génétique locale mais avec aussi des migrations et des croisements entre les populations d'hommes modernes et les sapiens archaïques autochtones.

Homo Sapiens  peint... sur les parois des grottes 

C'est à Homo sapiens que l'on doit les merveilleuses peintures et gravures qui ornent grottes et abris sous-roche préhistoriques. A Lascaux (Dordogne), par exemple, les motifs pariétaux de la Salle des Taureaux sont les plus imposants de l'art paléolithique. Ils se développent de part et d'autre, sur les parois en encorbellement d'une rotonde au sol en déclive.
Trois groupes d'animaux, chevaux, taureaux et cerfs, composent cette vaste fresque continue sur une vingtaine de mètres. En fait, ces thèmes se retrouveront de manière récurrente dans les différents espaces souterrains de ce sanctuaire...
En bas à droite, grotte de Niaux (Ariège) : bisons du Salon noir - Magdalénien (env. 13.000 ans)

Homo Sapiens  sculpte... des vénus 

Lespugue

Willendorf

Brassempouy

Strelice

lieu 
Lespugue en France (Haute-Garonne)
Willendorf en Autriche
Brassempouy (Les Landes) France - Grotte du Pape
Strélice (Tchécoslovaquie)
époque
(23 000 ans avant J.-C.)
(23 750 ans avant J.-C.)
(23 000 ans avant J.-C.)
Néolithique moyen
hauteur
14,7 cm de haut
11 cm de haut
3,65 cm de haut
10 cm de haut
matière 
Ivoire
Calcaire oolithique
Ivoire
modelage
descriptif
Statuette de femme obèse, debout, avec une petite tête ronde penchée en avant sur laquelle des incisions indiquent une chevelure longue ; bras ténus, posés sur les seins très lourds et bas ; sous les fesses sorte de pagne en triangle à bandes verticales striées horizontalement.
Femme obèse debout, avec trace de coloration rouge, coiffure très élaborée paraissant formée de tresses superposées enroulées autour de la tête, bras pliés et posés sur d'énormes seins sphériques, ventre et cuisses très développés, pieds légèrement marqués.
Petite tête féminine très fine et très délicate ayant probablement appartenu à une statuette entière, le visage est très suggestif. Sur la tête des cheveux coiffés ou la représentation d'une capuche.
Également appelée la "Dame à la capuche".
Statuette stylisée. La tête n'est pas travaillée, les bras sont justes ébauchés. Les courbes sont très harmonieuses. La poitrine n'est par hypertrophiée contrairement aux hanches. Noter le sur-lignement des genoux.

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